Alors que le e-commerce mondial explose, la France durcit le ton. À l’horizon 2026, les géants chinois du shopping en ligne comme SheIn, Temu ou encore AliExpress devront s’acquitter de frais de gestion pour chaque colis entrant sur le territoire.
Objectif : financer les contrôles douaniers, lutter contre la contrefaçon, sécuriser les consommateurs… et rééquilibrer les règles du jeu.
et nous appauvrir ? à nous les consommateurs? je vous laisse juger !
La France fait figure de précurseur, mais l’Union européenne emboîtera le pas en 2028. Une réforme de l’union douanière est prévue, avec des moyens collectifs de contrôle et une harmonisation des règles entre les pays membres. Il s’agira de contrer la stratégie de "déport des flux" : lorsque des plateformes choisissent les pays les moins stricts pour acheminer les marchandises.
Cette initiative marque une tournant réglementaire majeur dans le commerce numérique. Face à la puissance grandissante des géants asiatiques de l’e-commerce, la France et bientôt l’Europe entendent reprendre la main, tant pour des raisons économiques que sanitaires et éthiques.
Reste à voir si cette mesure ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau ou le début d’un rééquilibrage profond du commerce mondial. Une chose est sûre : les colis à bas prix n’arriveront plus en catimini.
Objectif : financer les contrôles douaniers, lutter contre la contrefaçon, sécuriser les consommateurs… et rééquilibrer les règles du jeu.
et nous appauvrir ? à nous les consommateurs? je vous laisse juger !
Contexte : des milliards de colis... et un vide réglementaire
Un afflux massif de colis chinois
En 2024, la France a reçu 800 millions de colis d’une valeur inférieure à 150 €, sur un total de 1,5 milliard. Une grande partie provenait de plateformes chinoises aux tarifs très attractifs, comme SheIn (vêtements) ou Temu (multisecteurs). Ce flux est en partie dû à un vide fiscal et réglementaire : les colis de faible valeur bénéficient d’une exonération de droits de douane dans l’Union européenne, mise en place en 2010 pour "fluidifier" les échanges.Une distorsion du marché européen
Pendant que les commerçants européens s’acquittent de TVA, de contrôles qualité, de normes strictes et de taxes douanières, ces plateformes étrangères opèrent avec des coûts minimes. Résultat : une concurrence jugée déloyale par de nombreux acteurs du secteur textile, jouet, décoration ou encore high-tech.
La nouvelle mesure française : un "forfait" douanier par colis
Ce que le gouvernement prévoit
Le ministre de l'Économie Éric Lombard, accompagné d'Amélie de Montchalin (Comptes publics), a annoncé le 29 avril 2025 l’arrivée d’une redevance forfaitaire sur chaque colis en provenance de Chine, à compter de 2026. Montant exact ? Non précisé, mais on évoque "quelques euros" par colis. Cette somme sera prélevée directement sur les plateformes ou leurs importateurs.« Nous ne souhaitons pas que les contribuables français aient à payer pour les contrôles douaniers. »
Quels contrôles financés ?
- Sécurité des produits
- Détection de contrefaçons
- Contrôle de la valeur déclarée (souvent sous-évaluée)
- Conformité aux normes européennes
Et à l’échelle européenne ? Une riposte coordonnée dès 2028
La France fait figure de précurseur, mais l’Union européenne emboîtera le pas en 2028. Une réforme de l’union douanière est prévue, avec des moyens collectifs de contrôle et une harmonisation des règles entre les pays membres. Il s’agira de contrer la stratégie de "déport des flux" : lorsque des plateformes choisissent les pays les moins stricts pour acheminer les marchandises.
Pourquoi maintenant ? Pressions, dangers et signaux d’alerte
L’effet Trump et le rééquilibrage mondial
Les droits de douane multipliés par trois imposés par les États-Unis sur les produits chinois en 2024 ont entraîné un déport massif vers l’Europe. Résultat : un raz-de-marée de petits colis qui saturent les douanes européennes.Des produits parfois dangereux
De nombreux collectifs citoyens et associations de consommateurs dénoncent depuis des mois la dangerosité de certains produits vendus sur SheIn ou Temu : substances interdites, risques électriques, jouets non conformes…Un enjeu de souveraineté économique
L’explosion des achats en ligne sur ces plateformes chinoises a mis sous pression les commerçants français, notamment dans le prêt-à-porter ou le jouet. Le gouvernement entend ainsi protéger les circuits de distribution locaux et les emplois associés.
Quelles conséquences pour les consommateurs ?
Risque d’augmentation des prix
Ces frais de gestion, bien que ciblant les plateformes, seront très probablement répercutés sur les clients finaux. La promesse de prix cassés pourrait perdre de son attrait face à des frais supplémentaires par commande.Moins de livraisons frauduleuses ?
La fin du laxisme douanier permettrait d’assainir le marché. Les faux rabais issus de sous-déclarations ou de contrefaçons seraient plus facilement détectés et sanctionnés.Vers une consommation plus éclairée ?
Si cette mesure est bien accompagnée par de la pédagogie auprès du grand public, elle pourrait encourager les consommateurs à favoriser des plateformes transparentes, durables et conformes aux normes européennes.
une nouvelle ère du commerce en ligne ?
Cette initiative marque une tournant réglementaire majeur dans le commerce numérique. Face à la puissance grandissante des géants asiatiques de l’e-commerce, la France et bientôt l’Europe entendent reprendre la main, tant pour des raisons économiques que sanitaires et éthiques.Reste à voir si cette mesure ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau ou le début d’un rééquilibrage profond du commerce mondial. Une chose est sûre : les colis à bas prix n’arriveront plus en catimini.