Hygiène et cosmétiques : alerte aux perturbateurs endocriniens ! - UFC Que Choisir
 
             Perturbateurs endocriniens dans les produits d’hygiène et de beauté         
 
                                                           Alerte dans la salle de bain                             
 
 
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 
 
 
 
             A la veille de la publication de la stratégie de la Commission  européenne sur les perturbateurs endocriniens, l’UFC-Que Choisir publie  les résultats préoccupants des tests réalisés sur 66 produits  cosmétiques et d’hygiène(1), et demande un renforcement de la  réglementation sur ces composés.    
                  Après ses nombreuses enquêtes révélant dans une vaste liste de produits  de consommation (jouets pour enfants, emballages alimentaires, produits  d’entretien, meubles,  peintures, etc…) la présence de perturbateurs endocriniens, l’UFC-Que  Choisir les a trouvés cette fois-ci sous la forme de conservateurs,  d’antibactériens, de filtres solaires et d’émollients ajoutés dans les  produits de beauté et d’hygiène corporelle. Alors que l’Organisation  Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations Unies pour  l’Environnement (PNUE) considèrent les perturbateurs endocriniens comme  une menace mondiale pour la santé, du fait par exemple de leur impact  sur la fertilité ou les troubles neurocomportementaux, les résultats de  ce test exclusif douchent tout espoir d’innocuité.    
                  
Effet perturbateur même à faible dose    
                  Alors même que ces molécules peuvent avoir un effet hormonal à des  concentrations infimes, certains fabricants continuent à les incorporer  dans les produits cosmétiques. Sur le dentifrice Colgate Total(2) nos  mesures ont révélé une teneur en triclosan susceptible d’effet sur la  thyroïde. Quant au gel douche Nivea « Water lily & oil »(3), nous y  avons trouvé du propylparaben à une dose supérieure à la recommandation  du Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC).    
                  
Une overdose quotidienne    
                  L’exposition à ces molécules est encore accrue lorsque l’on utilise  différents produits comportant la même molécule et dont les doses  s’additionnent pour atteindre un niveau de risque significatif. C’est ce  que nous avons constaté avec le triclosan pour lequel nous avons trouvé  des teneurs acceptables sur les dentifrices et les déodorants pris  isolément, mais qui atteignent un niveau de risque significatif pour une  utilisation combinant les deux produits. Le problème est encore plus  marqué dans le cas du propylparaben, retrouvé dans pas moins de 9  familles de produits cosmétiques et d’hygiène(4) (1 déodorant, 1  shampoing, 1 dentifrice, 1 bain de bouche, 2 gels douche, 6 laits  corporels, 3 crèmes solaires, 3 rouges à lèvres, 4 fonds de teint, 4  crèmes visage…).    
                  
Gare à l’effet cocktail    
                  Des molécules (parabènes et filtres solaires OMC) bien que différentes  peuvent avoir des modes d’action similaires dont les effets  s’additionnent. C’est ainsi que nous avons mesuré des niveaux de risques  significatifs pour les laits corporels et les crèmes solaires qui  cumulent parfois plusieurs molécules différentes.    
                  Si pour une majorité de substances, le risque semble maîtrisé, il est  en revanche difficile de se prononcer sur du plus long terme. Alors que  la Commission européenne reçoit des signaux contradictoires sur le  renforcement du cadre réglementaire, l’UFC-Que Choisir entendant  garantir la sécurité des consommateurs, lui demande donc aujourd’hui :    
      
- De diligenter, sous la supervision du CSSC, des recherches  indépendantes sur l’impact de ces molécules sur le long terme, et en  application du principe de précaution, de renforcer sans plus attendre  le cadre réglementaire en prenant en compte l’effet cocktail de ces  molécules dans l’évaluation de la toxicité des produits ;
 
- D’obliger les professionnels à réaliser des étiquetages complets sur  la composition réelle de leurs produits, et de retirer de leurs  formulations les molécules ayant des effets de perturbateurs  endocriniens avérés ou suspectés, afin de réduire les quantités totales  auxquelles sont exposés les consommateurs.
 
Quelqu'un connait la liste des 66 produits testés ?? svp